14000 - 400 av. JC: Premiers peuplements

L'origine des premiers peuplements du continent américain est encore aujourd'hui controversée. Les grandes migrations se seraient faites en plusieurs vagues. L'hypothèse la plus répandue concerne la fin de la dernère glaciation (~13 000 av.JC), lorsque des tribus nomades en provenance d'Eurasie (type europoïde ou caucasien) traversent le détroit de Béring et colonisent le continent nord américain (culture de Clovis, du nom du site archéologique au Nouveau Mexique). Cependant des découvertes archéologiques ont révélé quelques traces antérieures à ces premiers hommes, datant de 40 000 à 60 000 ans, dont les analyses génétiques montrent une origine australoïde. Certains émettent alors une hypothèse de possible communication par voie maritime entre l'Amérique du sud et l'Australie/Océanie.

Ces premiers peuplements se sédentarisent en Amérique du sud et vivent de la cueillette, de pêche et de chasse

  • Culture du quinoa et de la pomme de terre,
  • Domestication du lama et de l'alpaca (il y a environ 5000 ans).

Durant cette période, plusieurs cultures se sont développées (Wankarani, Chiripa, etc.) mais se sont éteintes après avoir transmis leurs connaissances à de nouvelles civilisations. Sur l'altiplano, une seule civilisation poursuit son développement: la civilisation de Tiwanaku.

 

400 av. JC - 900 : Civilisation Tiwanaku-Huari

Etablissement d'un centre cérémonial sur le site de Tiwanaku, à 80 km au à l'ouest de La Paz. Le lieu fut probablement choisi à l'origine pour ses terres fertiles, et les avantages qu'offre la proximité du lac Titicaca (pêche, climat tempéré).

Une deuxième capitale, Huari, est également édifiée au Pérou dans la vallée de l'Ayacucho, centre probablement d'importance moindre que Tiwanaku. Les liens qui unissent les deux capitales sont très étroits comme l'attestent les nombreuses similitudes architecturales et artistiques.

Le centre cérémonial de Tiwanaku s'est développé et a prospéré comme centre religieux et capitale politique de l'Alto Peru (Bolivie) durant le premier millénaire de notre ère. La richesse culturelle, artistique et technologique de Tiahuanaco placent cette civilisation à un rang comparable à celui des civilisations avancées de l'ancienne Egypte.

 

La ville de Tiwanaku foisonnait de plus de 100 000 habitants. Ceci paraît paradoxal au vu du petit site archéologique présenté aux milliers de touristes, qui apparaît comme une vitrine peu représentative de cette grandiose civilisation éteinte.

  • 1150 - 1200: Effonfrement de l'empire
  • Le pouvoir de Tiwanaku et Huari décline à la fin du premier millénaire, et les raisons de la chute de cet empire restent encore inconnues. Différentes hypothèses sont émises : cataclysme naturel, révolte populaire, ou massacre perpétré par les guerriers Kollas (Aymara).

    La civilisation de Tiwanaku n'est pas disparue à jamais, car il ne fait aucun doute que les successeurs Incas en ont très certainement hérité de développements technologiques et organisationnels.

    L'empire fragmenté laisse place à plusieurs petits "royaumes" aymaras dont les rivalités internes profitèrent aux incas.

  • 1450 : Fondation du Kollasuyo
  • Les "royaumes" aymaras sont intégrés à l'empire inca et constituent le Kollasuyo.

     

    1476 - 1534 : L'empire Inca

    Depuis le XIIème siècle, quelques communautés Incas occupaient la région de Cuzco, mais les premiers signes d'expansion territoriale commencent vers 1440. En un demi-siècle, l'empire Inca se développe en un espace unifié qui s'étend du nord de l'Argentine et Chili jusqu'à l'Equateur et le sud de la Colombie. L'Oriente bolivien (basses terres des régions de Santa Cruz et Béni) ne fut jamais intégré à l'empire Inca.

    Deux personnes sont à l'origine de l'empire Inca : Manco Capac (le premier empereur Inca) et sa soeur et épouse Mama Ocllo. Ils sont les fondateurs de la ville de Cuzco (le "nombril" de l'empire), et instaurateurs du culte du soleil en se proclamant descendants du dieu Soleil. Les empereurs Incas qui leur succèderont seront également considérés comme tels, et les enfants issus de l'union avec leurs nombreuses femmes appartiennent à la classe noble.

    Pour maintenir l'ordre sur l'ensemble des territoires conquis, les Incas appliquent la politique du mélange de population, déplaçant les peuplades peu fidèles vers des lieux plus sécurisés et repeuplant les zones désertées par des colons dévoués à l'empire. Les Incas répandent le culte du soleil et l'usage de la langue quechua sur les territoires aymaras, sans toutefois leur prohiber l'usage de leur langue, traditions sociales, et religion d'origine.

    L'empire était fondé sur des règles politiques, économiques et communautaires bien définies. La société était organisée en groupes de travailleurs (agriculture, chantiers, mines, armée) au service de l'empereur ou de la communauté. Un système de communication (routes, irrigation) très élaboré facilitait les échanges entre les différentes régions. Un système de taxation et redistribution des richesses des régions prospères vers les régions pauvres était en vigueur (ce système d'aide mutuelle a été mis en vigueur essentiellement par le 8ème Inca Viracocha, préférant l'absorption des nouvelles peuplades plutôt que la conquête).